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La traversée | CORPS PREMIERS
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CORPS PREMIERS

CRÉATION NOVEMBRE 2023
Une histoire du sport, du corps,
et de tous ces instants où il tient le premier rôle

Pourquoi le sport ?

Le sport me raconte d’abord quelque chose sur les usages possibles du corps. Dans le sport il y a le jeu, les règles qu’on ne peut transgresser et le corps qui se déplace à l’intérieur de ces règles. Un sportif développe sa puissance et sa technique dans ces règles, et ce qui l’obsède, c’est de savoir comment son corps doit se déployer pour atteindre une limite jamais atteinte. Un sportif devient un champion s’il pousse son corps à une puissance que les autres n’arrivent pas à atteindre ou s’il invente quelque chose de nouveau.

C’est le cas de Dick Fosbury par exemple ; ce sauteur américain moyen, qui invente en 1968 aux jeux olympiques de Mexico un nouveau saut en enroulant son dos juste au-dessus de la barre de saut. Il devient champion olympique en essayant cette manière de sauter pour la première fois en compétition, à Mexico, sous le regard médusé des juges incapables de savoir si ce qui vient de se passer est réglementaire ou non. Le public en redemande, le stade entier n’a d’yeux que pour lui, et l’arrivée du marathon passe totalement inaperçue, Fosbury vient de marquer l’histoire des jeux, il vient d’inventer un saut qui porte encore aujourd’hui son nom.

Le sport oblige à l’invention, il faut inventer pour gagner, créer des coups, concevoir des tactiques. L’histoire du sport est remplie d’inventeurs, de créateurs qui donnent d’ailleurs tous leurs noms aux coups inventés (il y a Fosbury mais aussi Panenka, ou Madjer, et bien d’autres…). Au-delà des émotions euphoriques des victoires et dramatiques des défaites, je crois qu’on cherche, comme à Mexico, à vivre par le sport cet instant où le nouveau va surgir. On attend l’inventeur. Il ou elle surprend tout son monde, et on ne l’avait pas vu venir, il ou elle renverse la table, frappe un grand coup, et plus rien ne sera jamais comme avant ; on se frotte les yeux, on refait défiler les images au ralenti pour en avoir le cœur net… La foudre vient de frapper et on peine à retrouver ses esprits…

« J’ai donc voulu raconter plusieurs moments emblématiques de l’histoire du sport. Et à travers ces histoires, révéler le besoin que nous avons d’assister à l’imprévisible, l’insaisissable, quand nous attendons l’éclair, quand nous espérons que se produise sous nos yeux quelque chose de nouveau. Ces histoires se racontent aussi par des mouvements, des élans. Elles ne seront pas illustrées par des gestes, mais parfois prolongées par les corps qu’elles appellent. »

 

Cédric Orain

Comment pense un corps ?

Ces histoires marquantes du sport m’amènent aussi à cette question : comment un corps peut-il porter, développer, créer une pensée ?

Je connais un acrobate qui brutalement, s’est plongé dans la philosophie. Kant, les deux tomes du capital de Marx, Camus, Sartre, Nietzche, etc… il lui a fallu plusieurs mois pour dévorer tous ces livres. Mais il les a lus, et rien ne l’arrête ; la dernière fois que je l’ai vu, il allait s’attaquer à Hegel… Une lecture disciplinée, entre 1 et 2 heures par jour, et sans un jour de relâche. Une approche simple et implacable. La lecture pensée comme un entrainement, comme un muscle à étirer quotidiennement. Le
goût de l’effort cadré, conditionné à travailler sa propre limite. Il lit la philosophie comme il travaille l’acrobatie, et met son corps en jeu dans la lecture. Je ne suis ni acrobate, ni philosophe, mais pour avoir travaillé sur Artaud ou Novarina, je sais bien à quel point parfois, on a besoin du corps pour lire…

Le corps permet d’engager la pensée, de la mettre en marche, mais est-ce que le corps peut penser par lui-même ? Les inventeurs dans le sport nous incitent à le
croire. Et pourtant, la pensée, l’intelligence semblent ne pouvoir s’exprimer que par la parole et la construction d’un discours, alors, comment pense un corps ?
C’est la question passionnante qui traverse ce spectacle.

Pour approfondir : S comme Sport

Des ateliers pratique artistique & débat sur le lien entre sport, pensée et création artistique.

Dates à venir

Disponible à la diffusion sur la saison 25-26

Dates passées

07-08.11.2023 – Création à la Maison de la Culture d’Amiens, Pôle européen de création et de production
14-15.11.2023 – Tandem – Scène nationale, Arras
13-14.02.2024 – Le Bateau Feu, Dunkerque
16.02.2024 – Le Vivat – Scène conventionnée d’intérêt national art et création, Armentières
23-24.02.2024 – Lieux Culturels Pluridisciplinaires, Lille
09-12.04.2024 – Le phénix – scène nationale pôle européen de créations, Valenciennes
16-19.04.2024 – Comédie, Centre dramatique national, Reims
22-27.04.2024 – Théâtre L’Échangeur, Bagnolet

Texte et mise en scène Cédric Orain Assistant à la mise en scène Édouard Liotard Khouri-Haddad Avec Claude Degliame, Aurora Dini et Maxime Guyon Scénographie vidéo Pierre Nouvel Lumière Bertrand Couderc Création son Lucas Lelièvre et Camille Vitté Costumes Karin Serres Regard chorégraphique Bastien Lefèvre Regard dramaturgique Guillaume Clayssen Régie générale et lumière Boris Pijetlovic Régie son et vidéo Théo Lavirotte 

Production La Traversée

Coproduction Maison de la Culture d’Amiens – Pôle européen de création et de production ; Le Phénix – Scène nationale Valenciennes, pôle européen de création ;  La Comédie –  Centre dramatique national de Reims ; Le Bateau Feu – Scène Nationale Dunkerque ; Le Vivat – Scène conventionnée d’intérêt national art et création, Armentières ; TANDEM – Scène Nationale Douai-Arras et Ville de Lille – Les Lieux Culturels Pluridisciplinaires Coréalisation Théâtre L’Echangeur – Cie Public Chéri Accueil en résidence et soutien LE ZEF – Scène nationale de Marseille ; La Faïencerie Théâtre de Creil – Scène conventionnée d’intérêt national – Art en territoire, le LoKal (80), le Musée Olympique de Lausanne.
Avec l’aide de la SPEDIDAM

Le spectacle Corps Premiers est labellisé par Paris 2024 dans le cadre de l’Olympiade Culturelle.

 

La compagnie remercie la Maison JP Leconte pour la fabrication des médailles.